Femme Chevaux
Huile sur bois
40X60
Collection privée
Abstrait
Huile sur toile
40X60
Collection privée
Huile/bois - triptyque 3,90mx1,95m - collection privée
C’est un individu qui a privilégié avec excès un mode d’expression. Est-ce pour s’isoler dans un monde coloré? Je ne le crois pas s’il est sincère, c’est plutôt pour mettre en harmonie toutes les informations visuelles que l’on peut recevoir. Il y a donc une volonté d’organisation de l’environnement: l’artiste doit tenter de mettre de la beauté là où il n’y en a pas suffisamment.
Quelle différence y a-t-il alors entre un artiste et un jardinier ? Seulement que l’artiste part de quelque chose d’inerte, de statique, qu’il essaie d’animer pour donner une illusion de vie. Cette vie n’apparaît à l’état biologique que lorsqu’elle est porteuse de contresens, de flux et de reflux.
Mes gravures m'étant apparues trop statiques (bien que numérotées et signées "Giró"), je les ai rehaussées de peinture. Toutes ces contre-attaques les distinguent au maximum. L'apport de couleurs, de matière, de gestualité, de dépôts et de retraits, le maniement d'instruments aux caractères variés, multiplient d'abord le plaisir visuel, le doute s'y installe car les progrès de correcteur sont plus importants que ceux de réalisateurs, ils différencient l'art de l'artisanat.
Empreintes et traces, voici deux mots qui provoquent une volonté d'auto-correction.
Toute vie sur terre implique traces et empreintes. Si elles deviennent
mémoire collective, on les appelle de l'art. Tout être
vivant est-il donc un artiste ? Tout dépend de ce que la société attend
de l'art.
Si l'art n'est qu'un façon de marquer son territoire, oui ! Si
l'art est une volonté de sublimation, non ! On n'a que l'artiste
que l'on mérite !
Que veut dire sublimation, trente ans après Mai 68 ? Est-ce seulement
l'équilibre fortuit basé sur la complémentarité entre
traces et empreintes ?
Il n'y a de révolution qu'en devenir, seuls les vrais créateurs
font de l'art en devenir, car, dessin et peinture ne sont que l'expression
de traces et d'empreintes, dans des matériaux, des consistances,
des couleurs différentes.
Mais, plus la matière mise en mouvement porte en elle sa propre valeur expressive, sa propre fréquence d'ondes lumineuses, sa propre densité, plus ce qui était destiné à être un monologue se transforme en dialogue.
Vive la vraie peinture, qui évite tout accaparement égoïste, orgueilleux, verbal, vive la vraie peinture qui nous arme quotidiennement pour d'autres combats.
Place, donc, aux peintures de demain, à ceux qui vont au-delà des simples œuvres ethnologiques. Pour cela, dessinons avec la matière, dessinons avec la couleur, les volumes et les lumières rasantes. Nous deviendrons ainsi, humblementcontemplatifs.
Giró